Mon chemin de Véselay

La voie de Vézelay en 2009

Allez... c'est parti pour un exercice difficile !

Je vais essayer de vous raconter le chemin d'un marcheur néophyte sur la voie de Vèzelay par la branche nord un matin du mois de mai 2009.

Progressivement j'ai aimé la marche au travers d' associations de rando mais j'avais envie de plus grandes aventures et découvertes alors j'ai profité de la retraite pour sauter le pas et me voilà sur la voie de Vèzelay un des 4 grands chemins de Compostelle.

Mon sac est prêt, trop lourd si j'en crois les différents avis, muni de mon bâton, taillé dans un noisetier de chez moi, et bien décidé d'aller jusqu'à St Jean Pied de Port but fixé de mon chemin; me voilà un samedi vers 17h à la basilique en quête d'un gîte d'accueil et d'une créanciale que je me procure sans peine auprès des Franciscains.                                           

Etape 1 : Vézelay – Cuncy les Varzy 10 mai- 27,6 Km- temps gris et pluvieux

Je dois vous avouer que la nuit à été agitée jusqu'à la bénédiction du lendemain proposée par un père missionnaire avec 5 autres pèlerins qui eux ont pris la branche sud de Nevers car je ne les jamais rencontrés sauf 2 pèlerines à la Souterraine; 10 km dans les sous bois avec des chemins boueux dans la forêt de MAULAY avec un balisage à apprivoiser ce qui m'amène à l'heure du casse-croûte ! Mais voilà...premier piège je n'ai rien dans le sac à dos; Miracle...une gentille mamie m’a dépanné avec une baguette et un camembert; Les 17 km de l'après midi se sont avérés être difficile avec un refuge privé fermé ( les propriétaires faisait la fête ailleurs ); Tout c'est vite arrangé et j'ai pu partager un repas frugal avec un pèlerin vététiste, toubib de profession, qui sans le savoir me rendra service à la Réole.

Etape 2 : Cunçy les Varzy – Arbouse (11mai 27,8 km)  temps couvert mais chaud

Départ tranquille ce matin pour me remettre en jambes sur un parcours partagé entre routes, bois et champs de colza; Casse croûte sur un petit pont du ruisseau « le pèlerin » çà ne s’invente pas et en passant trois belges m'ont salué… je les retrouverai demain à la Charité; Il me reste 13,8 km à faire, les mollets commencent à durcir, pour arriver au refuge municipal très bien situé à côté de la mairie : bon accueil, gîte de qualité, grand choix de produits pour se faire à manger et...literie bien propre; J’attaque ce qui va devenir un rituel pendant un bon mois : Douche, lavage et séchages des petits vêtements du jour car il a fait bien chaud aujourd’hui ; Belle 2 ème étape sur tous les points dans l'ensemble et je me sens bien sur ce chemin.

Etape 3: Arbouse - La Charité sur Loire : (12 mai 21 km) temps beau et chaud                                                                      

Pas au top ce matin, mauvaise nuit et inquiet car un échauffement saignant mal placé m'oblige à ne pas marcher lentement et je sens que celBien que le guide chassain en indique pour cette étape 29 km j'en ai fait 33 !!a s'aggrave !. Heureusement l'étape prévue n'est pas trop longue mais j'ai hâte d'y être; Je serre les dents et fais de petites haltes ce qui me mène vers midi à RAVEAU, 6 km de la Charité, où je trouve du ravitaillement; J'arrive péniblement au refuge vers 15 h sous un chaud soleil et "courre" aussitôt chez le pharmacien car cela s'aggrave!!. Tiens! de retour au gîte au confort correct avec la douche et le w c sur le palier, les 3 belges d'hier sont là et m'accueille avec un petit coup de rosé...bien frais que j'accepte volontiers. 

Je n'ai pas de conseil à donner mais marcheurs portez au moins au début de votre chemin un caleçon type cycliste cela évitera l'échauffement; Sinon belle étape avec le soir un beau coucher de soleil sur la Loire qui coulait paisiblement au pied du gîte

Etape 4 : Charité sur Loire - Baugy : ( 13 mai 27 km)  temps orageux et beau                                                                

Nuit difficile donc courte avec 3 belges très sympa mais comme moi gros ronfleurs alors je me suis lever de bonne heure et pris la route en oubliant mes provisions dans le frigo et en accélérant  le mouvement malgré mes ennuis de santé ce qui fait que  vers midi j'arrivais à COUY au 2/3 du chemin à l'heure du  casse-croûte. Je parlerai souvent du casse-croûte ou d'en-cas car je considère cela de la plus haute importance dans notre vie pour la santé et la convivialité. Arrivée au gîte BAUGY sous un soleil de plomb et super accueil à la mairie et ensuite au refuge impeccable et par l'accueillante qui m'a proposée de laver et sécher mes vêtements...inutile de vous dire que je n'ai pas refuser...d'ailleurs je n'ai pas pu; Après un peu de repos direction la pharmacie pour soigner mes bobo ou il m'a été conseillé par la pharmacienne elle même ancienne pèlerine une crème cicatrisante qui s'est avérée être des plus efficace pour la suite de mon chemin; Un bémol...comme ce sera le cas jusqu'à GARGILESSE je suis seul ce soir!!         

Etape 5 : Baugy - Bourges: (14 mai 33 km)  temps : pluie vent  frais 

La pluie n'arrête pas le pèlerin...c'est ce qu'on dit...alors je suis parti avec l'orage grondant et une pluie qui ne m'a pas quittée qu'à l'arrivée à BOURGES au terme de mes 33 km soit 4 de plus que ne l'indique le guide CHASSAIN qui soit dit en passant est un bon support pour cette voie; Cela va mieux pour moi bien que la journée est été dure et monotone sur une grosse partie de l'étape, goudron, paysages de champs plats, zi en arrivant sur BOURGES et avoir failli être renversé au départ ce matin par une voiture; Enfin le parvis de la belle cathédrale St ETIENNE, où s'en qu'il s'en doute m'attend mon copain René; Bingo...il est bien là au pied de son petit train dont il en est le propriétaire et concessionnaire du circuit tour de ville touristique de la belle ville de Bourges avec ses nombreux monuments ( Commanderie des templiers, palais jacques cœur, musée du Berry ) etc...; Quelle surprise pour lui de voir un gars barbu, chapeauté, en face de lui qui ne demandait qu'à être reconnu ce qu'il a fait rapidement en me donnant rdv le soir chez lui ou nous avons passé une excellente soirée car c'est toujours bon et bien de se retrouver avec un vrai copain d'enfance.                                

Etape 6 : Bourges - Charost: ( 15 mai  26 km)  Temps: pluie, vent frais                                                        

Petit déjeuner copieux (trop) ce matin avant la traversée du centre historique de BOURGES en direction de CHATEAUROUX sous un ciel bien gris mais content de cette soirée de retrouvailles et content car physiquement cela va beaucoup mieux, le corps s'habitue au rythme des étapes et les muscles aussi, le parcours contraste avec le goudron d'hier, il est bien entre forêts et chemins ce qui ne me permet pas de m'approvisionner sauf 2 barres chocolatées  dans un bistrot à VILLENEUVE sur CHER; Il est 12h, je repars, sous une averse et sur des bas côtés herbeux alors ce sera sur le goudron des petites routes pendant 10km; Au final cette étape aura été sans réelle saveur, le gîte lui est bien situé dans une ancienne école avec de quoi se ravitailler juste à côté; La soirée elle à été studieuse, lessive, écriture, repas et comme je suis le seul cheminant au gîte...au lit.                                             

Etape 7 : Charost - la Tripterie ST Fauste (16 mai 27km temps gris et vent

Aujourd'hui en route vers la Tripterie lieu dit d'une ferme agricole (polycultures et lentilles) sur la commune de ST FAUSTE,entre ISSOUDUN et DEOLS, où le couple d'exploitants m'a reçu fort gentiment dans un grand mobile pas de première jeunesse mais confortable avec linge de toilette fourni et cerise sur le gâteau, lait frais, salade toute préparée, petit coup de vin rouge...super non...; Cela après avoir pris au départ de CHAROST la N151 sous les éoliennes et parce qu'il ne fait pas spécialement beau et que le guide indiquait vers le km 7, (attention aux chiens), pour me conduire à ISSOUDIN jolie petite ville médiévale mais signe des temps avec un centre ville qui apparemment se meure; J'y ai fait des courses sur le marché et suis reparti en quête d'un coin d'ombre sur le chemin pour manger et terminer les derniers km en passant par la jolie petite ville de THIZAY laissant au loin son magnifique château pour arriver 5 km plus loin au milieu des champs de la fameuse et énigmatique ferme de la TRIPTERIE où à l'entrée j'ai compter pas moins de 23 très anciennes voitures tractions, toutes rouillées et stockées à la demande d'un ami...depuis plus de 25 ans ! Ah...Une anecdote qui n'en ai pas une, j'ai laissé au gîte mon bâton au départ de CHAROST et comme je tiens à ce "compagnon" je n'ai pas hésité à revenir sur mes pas et depuis il ne me quitte plus!.     

Etape  8: La Triperie - Déols : ( 17 mai 20 km ) temps: frais et soleil intermittent l'après midi                                                                    

La nuit à été fraîche dans le mobile à cause de la pluie mais réparatrice pour l'étape du jour courte mais rendue difficile, froid, vent, pluie, mauvais balisage, chemin détourné dans le village de FOURCHE à cause de la brocante, goudron et...douleur au mollet droit; Tête basse j'arrive quand même vers 13 h à DEOLS banlieue de CHATEAUROUX; Normal l'OT est fermée donc pas de clé pour le refuge alors je joue (pour les anciens) les Raymond Souplex sur un banc dans un square à proximité; Crise d'angoisse l'après midi à cause de ce mollet (contracture ou claquage!) au point qu'en soirée j'envisage de ne pouvoir repartir! Je rumine cela et suis mal d'y penser, seul, dans ce gîte vétuste et humide avec malgré tout de quoi cuisiner et de boire un bon coup de Bordeaux qu'un pèlerin organisé à laissé dans le frigo, j'ai pu le remercier longtemps après et faire un bout de chemin avec lui, car cela a eu l'effet d'un remontant.

Etape : 9 Déols - Velles : ( 18 mai 20 km ) temps: frais le matin et soleil capricieux l'après midi                                                                 

Ce que je pressentais s'est avéré exact j'ai bien un point de contracture et j'ai passé une très mauvaise nuit avec un mal lancinant qui m'a fait lever à 5h30 pour prendre la décision de partir en m'enduisant de gel décontractant au rythme de la tortue en m'arrêtant régulièrement et en buvant beaucoup d'eau; Au km 8 grosse pose pour un en-cas et coup de sonnette chez l'habitant pour remplir mon bidon...le couple m'invite à prendre un café et me raconte qu'ils auraient voulu faire ce chemin qui passe devant chez eux ...qu'ils ne peuvent plus le faire, alors ceux qui me lise et qui avez envie...faites le; Mon mollet va tant bien que mal, la douleur monte dans la cuisse, les kms à 2.5 de moyenne se font jusqu'à une belle table en forêt de CHÂTEAUROUX où je m'arrête pour souffler et manger un bout; Enfin la chance me sourie après avoir tiré la sonnette d'un kiné qui gracieusement m'a prodiguer des soins et donné de bons conseils d'étirements à faire régulièrement; Oh que cette étape à été dure, à l'entrée du village de VELLES ...une voiture s'arrête...ce sont les propriétaire du gîte qui vont à Châteauroux et m'indique l'endroit ou se trouve la clé pour prendre possession de ma chambre... Que les gens sont sympa!. Comme chez soit: un vrai lit, un bon oreiller, une bonne pension, un vrai lieu de vie....merci Colette. 

Etape : 10 Velles - Argenton sur creuse : ( 19 mai 24 km ) temps: très beau                                                             

Bonne nuit passée dans ce gîte tenu par Colette et Geoges, eux même pèlerins, et départ plein d'entrain  après le copieux petit dèjeuner et un adieu plein de gentillesse avec mes hôtes; Beau soleil...qui n'a duré qu'une heure puis pluie jusqu'à 13 h mais bonne nouvelle le mollet à tenu alors c'est de bonne augure pour la suite de l'étape qui est bien vallonnée...cela change du Berry qui est plat; casse-croûte rapide au bout de 17km et en route pour Argenton sur creuse, jolie petite ville très animée et commerçante où j'ai  fais quelques courses avant de rejoindre le Pêchereau à 1,4 km lieu de repos pour la nuit; Le Pêchereau, jolie petite ville de l'Indre avec un grand et beau parc dans lequel trône un petit bijou de château médiéval, qui abrite la mairie, les douves , le pigeonnier, le gîte dans les dépendances, le tout superbement restauré et site classé monuments historiques; Je me suis cru un vrai roi ce soir dans ce refuge spacieux, confortable, literie propre alors j'ai passé une bonne soirée seul mais en ayant fait plusieurs photos de ce sublime lieu lequel s'est mis en éveil vers 20h à cause d'un rassemblement devant le Château...après renseignement c'est le conseil municipal au grand complet qui vient  tenir réunion...Oh Monsieur le Maire se prendrait il pour le châtelin de Courbat !... 

Etape : 11 Argenton sur creuse - Gargilesse: ( 20 mai 13 km ) temps: très beau

Aujourd'hui petite étape de 13 km avec comme toujours depuis quelques jours avec un superbe temps; Pas de soucis physique particulier, mon chemin me mêne, au fil de l'eau bordé de moulins anciens, mais très bien restaurés, jusqu'à MENOUX cela dans un cadre enchanteur jusqu'au barrage de Roche bat l'Aigue et le fameux passage difficile; Car il est difficile ce passage avant l'arrivée ! étroit, abrupte, à fort pourcentage et caillouteux avant de remonter sur les falaises de la creuse et le clocher de Ceaulmont et de reprendre la route pendant 3km et d'apercevoir l'entrée de Gargilesse, petit village d'une centaine d'habitants classé parmi les plus "beaux villages de France" mais sans commerces !...; Casse croûte sur le banc de la place principale ou je me joins à plusieurs autres pèlerins qui viennent de la partie sud NEVERS qui à priori semble plus fréquentée; 14h30 le beau refuge municipal (8 chambre individuelles, salon détente, grande salle à manger) situé sur la place de l'église venant d'ouvrir je m'installe dans la chambre, douche détente et ensuite visite des alentours avec photos de circonstance car ce village de peintres est magnifique.

Etape : 12 Gargilesse - Crozant : ( 21 mai 19 km ) temps: Orageux, couvert, pluvieux, soleil intermittent

Départ de bonne heure et de bonne humeur car je vais rentrer dans le département de la Creuse à Crozant mais avec un début d'orage qui commence à éclater; La pluie c'est connue n'arrête pas le pèlerin  c'est vers midi que je fais quelques courses à EGUZON, ville avec son musée de la Vallée des peintres de la Creuse et tous commerces et services; 5km encore à faire pour atteindre Crozant après avoir manger juste sur la limite des deux départements Indre et Creuse et apercevoir les fameuse Ruines du château après une étape vallonnée faite de passages de gués de montées et de descentes en sous bois (j'y est perdu ma chemise placée sur mon sac à dos) avant une montée longue et rude à l'entrée de cet aussi  beau village de la vallée des peintres de l'école de Crozant; La montée est rude...je sais...cela se mérite ...Ouf ! je vois l'église...alors la clé du gîte ne doit pas être loin!; Gîte très insolite dans une ancienne école des années 50 avec des toilettes alignées basses et petites pour les gamins avec portes en bois ajourées, pas de douche, je vais la prendre au camping municipal à 500m, pas d'eau chaude non plus et...pas de lit, sauf des tapis de judo à même le sol qui me serviront de couche pour dormir...Pas de soucis c'est le chemin, c'est la découverte chaque jour et c'est bien ainsi; J'ai appri cela sur le chemin d'une vieille mamie creusoise qui aujourd'hui jour de l'Ascension allait faire "SOUPROU" ?

Mon avis 

Suite du chemin de Vézelay de Crozant à Flavignac en Dordogne  et traversant les départements de la Creuse, de la Haute-Vienne et de la Dordogne. Je recommande de passer par la branche sud NEVERS, vous pourrez ainsi voir le tombeau de Bernadette SOUBIROUS ); Je me sens bien et suis gagné par l'envie de poursuivre comme prévu mon chemin jusqu'à St Jean Pied de Port d'autant plus que femme, enfants et petits enfants sont venus à l'étape de BENEVENT L'ABBAYE me faire un petit coucou... moi qui suis de Creuse.

Etape 13 :  Crozant - La Souterraine ( 22 mai 25km ) temps gris puis beau

Je suis dans le 23, département de la Creuse, mon lieu d'habitation, jusque là tout c'est bien passé et hier soir il y avait un peu plus de vie qu'habituellement au gîte de Crozant avec plusieurs pèlerins avec qui je cheminerai un bon bout de temps; Départ pour la vallée de la Sédelle le chemin est calme et bucolique avec le chant des oiseaux le long de la rivière et un temps de plus en plus chaud; Les km défilent, St Germain Beaupré et sa jolie petite église du XII, XV, XVII, St Aignan de Versillat au Km 19, avec sa borne limite des 3 provinces (Poitou, limousin et Marche) ce qui veut dire que l'étape n'ait pas loin de se terminer; Petit en-cas et pose avant d'atteindre la Souterraine, haut lieu du pèlerinage en Creuse avec sa Porte St Jean, sa place St Jacques très commerçante, son église Notre-Dame où une dame vient nous prévenir que nous pouvions entrer et faire tamponner la créanciale; De là direction le gîte privé tenu par des Anglais dans une grande bâtisse sobre ets correcte qui vient d'ouvrir et fait table d'hôte pour ce soir...table autour de laquelle mangeront...Jacques le Remois, Régis de Royan, Irène l'Alsacienne, 2 Allemandes et un Belge qui arrête son chemin ce soir; Tiens ça c'est le chemin: j'apprends qu'une des 2 Allemandes à retrouvée ma chemise...mais l'a laissée à Crozant...Dommage                                                                                                                       

 Etape 14:  La Souterraine - Bénévent - l' Abbaye ( 23 mai 21km )  temps beau et orageux      

Bonne soirée, bonne ambiance... et bonne nuit au gîte chez les Anglais avec un bon repas...à la française et départ pour une étape sans problème à priori sur les petites routes départementales sans beaucoup de monde pour un w.e de l'ascension; J'ai repris Régis qui cassait une petite croûte et puis Jacques le Rémois qui en principe devraient être au même gîte que moi ce soir; Arrivé vers 13h à Bénévent l'Abbaye, je me mets en quête de trouver le gîte situé dans une vraie maison Creusoise comme on en connait avec une grande pièce en bas avec coin cuisine amménagé et en haut le grand dortoir séparé très sommairement en 3 parties; Sur place je casse une petite croûte, je choisi mon lit, douche, lessive et repos en attentdant l'arrivée de ma famille; Ce soir repas chez les accueillants avec 3 autres pèlerins à 200m du gîte chez des anglais, elle prof...d'anglais, lui entrepreneur de maçonnerie; ils paraissent bien intégré et nous passons un agréable moment avant d'aller dormir en emportant chacun un panier garni pour le petit déjeuner du lendemain; Surprise au retour au gîte nous avons la visite des 2 Allemandes d'hier soir à la Souterraine. 

Etape 15:  Bénévent - l' Abbaye - Les Billanges ( 24 mai 28,5km )  temps beau et chaud                                                              

Je suis un lève tôt, il est 5h30 ce matin je me lève sans faire de bruit, Régis me suit, et après un rapide petit dèj nous partons vers 6h30 sur une petite départementale dans la campagne Creusoise pour une étape assez longue et d'un pas rapide qui après avoir laissé Régis me mène ARRENE à CHATELUS le MARCHAIX où sur le pignon d' une maison rénovée du XIII se trouve beau un linteau de porte avec une belle coquille jacquaire; Il est midi passé dès que je trouve un petit coin sympa, ça y est, un bord d'étang m'attend pour manger et faire une petite sieste pendant qu'Irène passe son chemin; Je suis à 7km de Billanges il est temps de repartir et peu de temps après je rattrape Irène qui n'en peu plus et me demande de l'accompagner un bout du chemin mais très vite quand elle à eu repris son souffle je reprends ma cadence et termine les derniers km vite fait bien fait; je suis accueilli par Marcel (ancien SDF et sacré personnage) avec une petite bière que je ne refuse pas tellement il fait chaud; Marcel gère à sa façon, le gîte pour le compte de la propriétaire ( artiste peintre avec une galerie sur Limoges) mais il est bien sympa et me propose une chambre seul dans une petite maisonnette sur la propriété ou déjà se trouve déjà Jacques qui loge dans la 2ème chambre; Je sens qu'on est parti pour constituer une bonne bande ce qui est bien pour passer des soirées comme ce soir avec Marcel qui nous donne rdv à 19h pour le repas qu'il a préparé, macaroni sauce bolognaise et vin au pichet de vin à volonté... alors je vous dis pas... la soirée à été joyeuse (Régis et Irène nous ont rejoint) et le Marcel était déchaîné à tel point que la patronne est venu le recadrer; L'ami Marcel, un joyeux drille, fait aussi commerce de gadgets du chemin et tous lui avons acheté le matin au départ pour St Léonard une bricole (cartes postales, portes clés, médailles etc..) au profit d'une association d'enfants déshérités en Inde...bravo Marcel. 

Etape 16:  Les Billanges - St Léonard de Noblat ( 25 mai 21,5km )  temps beau et chaud

Oh quelle soirée! Lever tôt quand même et en forme avec comme prévu à 6h30 un Marcel frais comme un gardon pour notre petit déjeuner et départ pour une étape relativement courte mais très agréable,avec une longue partie de goudron ce qui n'est en général guère apprécié par les marcheurs...sauf pour aller plus vite; Au départ passage du Pont du Dognon, bel ouvrage, construit en 1929 pour remplacer un pont de pierre du 19ème siècle, noyé sous le barrage de Saint Marc et du Maureix qui transforme le Taurion en lac. Ce pont en béton est le bow-string le plus célèbre du Limousin (Un pont bow-string est une catégorie de pont munie d'un tablier faisant aussi fonction de tirant et de poutres latérales (en arc au-dessus du tablier) qui sont encastrés l'un dans l'autre aux extrémités. En travée, le tablier est tenu par des suspentes souvent à la verticale). Le pont du Dognon est composé de trois arcs dont les extrémités reposent sur trois piles, c'est un endroit rêvé pour pêcher le sandre, les carnassiers et les poissons blancs; 12h30 arrivée au gîte situé à côté de la collégiale St Léonard avec un balisage coquille en bronze au sol et une ville toute décorée pour un week-end consacré à la procession de Saint Léonard où pas moins de 12 nations seront représentées; Jacques et Régis sont déjà attablés, je me joins à eux et Irène nous rejoindra 1h après... sans les Allemandes...; Un après midi détente nous attend d'autant plus qu'il y a tout le confort pour faire la lessive, machine à laver et sèche linge, ce que nous faisons collectivement et décidons d'aller vers 19h manger une bonne viande...Limousine au resto.

Etape 17:  St Léonard de Noblat - Limoges ( 26 mai 26km )  temps gris, pluvieux et froid

Bonne soirée hier soir au resto, Jacques nous quitte le lendemain pour Reims ce qui fait qu'avec Régis nous partons de bon matin pour l'accompagner à la gare des Bénédictins à Limoges arrêt de mon étape du jour; Régis lui poursuit sa route, il est midi c'est dire si nous n'avons pas traîner en route mais cela pour moi n'est pas à recommencer car bien trop rapide; Mon accueillante devant venir me chercher vers 17h je prends mon temps et casse une petite croûte sur un banc, il fait encore beau malgré le ciel menaçant, du parvis de la belle cathédrale St Etienne dans l'attente de pouvoir y faire tamponner ma créanciale et de visiter un peu le vieux centre ville de Limoges; Soirée très chaleureuse chez Michèle et Georges avec dîner complet dans la bonne humeur et beau petit studio pour un bon reposdans un gîte en bordure d'une cascade sur la Vienne...le chuintement ne m'a pas gêné bien au contraire...il m'a bercé; J'apprendrais quelqueques années après que le gîte est fermé car Michèle à perdu sonmari Georges.

Etape 18 : Limoges - Flavinac ( 27 mai 27km )  temps beau

Départ tôt par un matin de brouillard le long de la Vienne en remontant sur ISLES ou surprise je rejoins Régis qui a pris le bus pour sortir du centre de Limoges c'est la route qu'il faut emprunter pour sortir de l'agglomération Limougeaude pour reprendre le chemin que l'on serpente le long d'une rivière ou se succèdent plusieurs jolis moulins restaurés; J'ai laissé Régis prendre une collation et me voilà arrivé vers midi après avoir passé AIXE sur VIENNE au petit village de St Martin le Vieux ou je m'arrête sur la fontaine de la place de l'église pour un en-cas, repos et conversation avec un marcheur venant de Paris, avant de repartir pour FLAVIGNAC, fin de l'étape, vers 15h sous un chaud soleil , j'arrive au refuge où 2 pèlerines sont installées puis Régis nous rejoint...alors comme il n'y a que 4 places je décide d'aller coucher au camping municipal au bord d'un étang où je passe une nuit fraîche mais paisible et réconfortante; En fin d'après midi je prends un demi avec Régis sur la place du village qui me dit qu'un autre pèlerin est arrivé au gîte et...il a gravement ronflé toute le nuit !!

Etape 19 : Flavinac – La Coquille ( 28 mai 31kms )  temps beau

Le + : l’accueil de Marie-Jo

Départ de très bon matin sur le bas côté de la D21, dans un paysage brumeux et sans rien dans le ventre, pour une portion de 10kms en traversant une immense forêt de châtaigniers qui à priori fait travailler pas mal d’entreprises de la filière bois spécialisées dans la construction de chalets et de bardeaux que l’on nomme feuillardiers; J’arrive à CHALUS 87 pour un petit dèj, vois  passer l’ami Régis, continue jusqu’à FIRBEX début du Périgord vert en Dordogne 24 où je m’arrête pour casser la croûte et prendre un peu de repos. En route avec pour interrogation …la route ou le chemin ! Bien sûr le chemin mais il s’avère bien difficile car très marécageux ce qui me fais baisser la cadence et augmente ma gêne à la jambe droite ; Enfin vers 15h je me pointe au gîte de la COQUILLE tenu pendant une quinzaine par Marie-Jo, bénévole de l’Association Jacquaire de Vèzelay qui nous soignera bien ce soir avec…Régis, Irène et les nouveaux, Bernard et le grand Eugène avec son Bourdon, ses trophées et ses histoires racontées jusqu’à l’heure du lit, dans un petit dortoir de…12m²; Il est 21h30.

Etape 20 : La Coquille – Thiviers ( 29 mai 20kms )  temps beau

Le + : le bon repas avec Régis

Bravo Marie-Jo pour le repas d’hier soir et du petit déjeuner ce matin, quel bonheur pour les Pèlerins d’être accueilli et bien soigné par des bénévoles de cœur, pèlerins eux-mêmes, cela nous rend heureux et joyeux de reprendre le chemin comme ce matin vers 7 pour une petite étape qui s’avèrera simple entre champs et bois sauf à un endroit ou le chemin demandait à être détourné à cause de la tempête ce qui fait que mon arrivée vers 12h à THIVIERS à été rallongée d’1km et demi. Thiviers belle bourgade tous commerces et services, sa gare, son camping tenu par des propriétaires, ex parisiens du 95 qui après licenciements se sont donné un nouveau challenge; Ils m’ont remis la clé d’un joli petit chalet (où une nouvelle fois qui ne sera pas la dernière) je me retrouve avec l’ami Régis déjà douché pendant que je prenais un petit encas. Après midi libre, repos, courrier, visite dans le périmètre immédiat du camping et courses pour ce soir en commun car j’ai bien envie d’un gros steak tartare et d’un bon Bordeaux…comme Régis et au lit pour une bonne nuit car nous ne sommes que 2 au gîte.

Etape 21 : Thiviers -  Sorges ( 30 mai 18kms )  temps beau

Le + : la belle rencontre des Lorrains

Réveil à 6h c’est mon heure habituelle en général, Régis est déjà prêt, je prends mon temps car l’étape est relativement courte aujourd’hui mais le soleil chaud…alors attention ! Départ par le haut du camping, la vue est belle, pour prendre le chemin (attention des plaisantins tournent le sens des flèches de balisage) jusqu’au PIC et continue tout droit jusqu’aux PALISSOUX en traversant la route Napoléon bordées de champs de… la fameuse noix du Périgord. Encore 2kms pour atteindre SORGES …avec c’est nouveau…un échauffement du petit doigt de pied droit qui ne me quittera pas jusqu’à St Jean Pied de Port. 11h30 Sorges, sachant que le refuge ouvre à 16h je repère un petit square ombragé avec bancs donc arrêt casse croûte et repos jusqu’à 15h puis direction le refuge qui vient d’ouvrir et comme je suis le premier j’ai le choix du lit. Discussion avec le couple d’hospitaliers qui vient de TOURS, bon et copieux dîner préparé par eux  et champagne offert par Irène la Strasbourgeoise qui fête ses 1000km du chemin. A noter qu’un groupe se retrouve chaque soir dans les gîtes, sans concertation programmée,  et qu’une franche camaraderie s’opère avec Régis, Irène, Bernard et Eugène 2 Lorrains qui viennent de faire connaissance alors qu’ils habitent à 20kms l’un de l’autre et qu’ils ont travaillés dans la même…mine…C’est aussi ça le chemin !

Etape 22 : Sorges – Périgueux ( 31 mai 24kms )  temps beau

Le + : le calme d’une chambre, seul

Ce matin petit déjeuner pris en commun à 7h sans l’ami Régis qui a filé vers 6h, puis départ pour la "capitale" de la Dordogne, PERIGUEUX,  avec un petit doigt pied rouge et douloureux que j’emmaillote au mieux pour aller au bout de cette étape sympa avec beaucoup de petits chemins ombragés et parfaitement carrossables. Les kms défilent, défilent, je rentre dans TRELISSAC, banlieue de Périgueux vers 12h et à 13 je suis dans la chambre réservée à la Résidence Hôtelière Madeleine Delbrêl, seul, avec les commodités dans le couloir, mais propre et spacieuse et au calme ce qui est appréciable de temps en temps. Douche…tiens une balance…93kgs, déçu je n’ai perdu que 3km depuis le départ ! Je mange qu’en même, fait ma lessive, sieste, écriture et constate qu’il ne me reste que 14 étapes pour rejoindre SJPP. 16h30 je part faire un petit tour du centre ville et de sa majestueuse cathédrale Saint – Front  où je fais tamponner ma créanciale en retrouvant l’ami Bernard le lorrain mais peu de monde dans les rues par cette chaleur d’un lundi de Pentecôte.

Etape 23 : Périgueux – St Astier ( 1 juin 26kms )  temps beau

Le - : le début d’un cor douloureux

Sans se concerter ce matin nous nous sommes retrouvés tous, sauf Régis sûrement déjà en route, dès 7h pour cette étape qui sera très agréable à parcourir à part quelques petits problèmes de balisage entre celui de la FFRP et l’Association Jacquaire pour sortir de Périgueux et pour rentrer dans la partie boisée du chemin…mais aussi à cause pour moi de ce foutu petit doigt de pied ! J’ai dû me déchausser au moins 10 fois pour soulager la douleur à tel point qu’à mi parcours un quidam me voyant abbatu m’a offert de l’eau fraîche et des sucres pour me requinquer. Casse-croûte au 18ème km dans un petit parc à la Gravelle et protection avec un sac poubelle dans ma chaussure car "le méchant " me fait de plus en plus mal et bien que j’ai eu la tentation de raccourcir le trajet en prenant la route j’ai continué le chemin qui suit le canal ombragé pour les 8 derniers kms et arriver par la D3 à St ASTIER. Repos ce soir au camping municipal dans une tente carrée avec 2 chambres séparées, coin cuisine, salle de bains et wc le tout très simple et militaire…bizarre! Rejoins par Régis et Bernard, nous nous faisons un petit resto pizza et retour au camping pour la nuit où ils ont eu la délicatesse de me laisser une chambre pour être seul et me reposer car je suis arrivé cet après midi complètement cuit.

Etape 24 : St Astier – Mussidan ( 2 juin 24kms )  temps beau

Le - : la pochette de Bernard

Nuit fraîche sous la tente cette nuit ; Lever tôt, sans déjeuner, je part après les soins pour continuer le chemin et me rassurer de le finir car pour l’instant je suis dubitatif à tel point que j’en oublie de prendre des photos et pourtant elle est belle cette Dordogne, avec ses petits monts et ses jolies bâtisses. Un autre petit soucis c’est le ravitaillement, enfin au bout de 20km ! je trouve un bar ouvert à SOURZAC pour manger un sandwich et arrive 4kms plus loin au refuge pèlerin de Mussidan sur la place du village, rattrapé par Irène et déjà installée…Bernard et Régis puis un peu plus tard le grand Eugène… ce qui veut dire que nous seront 5 au gîte pour un dîner en commun préparé par Irène. La journée restant très ensoleillée, petite balade, photos et courses pour demain car entre Mussidan et Ste Foy la Grande il n’y a aucun commerce et elle est longue de 34kms; Puis le bon dîner d'Irène avec un petit problème…Bernard ne retrouve pas sa pochette d’étape mais reste convaincu qu’il la retrouvera demain matin!

Etape 25 : Mussidan – St Foy la Grande ( 3 juin 34kms )  temps beau

Le + : La dame de foy… à St Foy !

Un peu charleston l'ambiance ce matin au lever dès 5h et à priori petite explication corsée entre Irène et Bernard qui a retrouvé sa pochette mais jamais plus nous ne reverrons la pèlerine Irène ! Départ à 6h30 avec le sac à dos chargé de 3kgs supplémentaires de victuailles en prenant la D20 qui m’amène sous une chaleur torride vers 12h à Le Fleix 6kms de St Foy pour casser une petite croûte et les pieds étant gonflés me reposer. J’arrive au gîte paroissial qui n’est pas encore ouvert et pousse la porte de l’église Notre- Dame pendant qu’un groupe de pratiquants récitait un rosaire et j’apprendrais plus tard, la personne du groupe passant devant le gîte où je discute avec 2 pèlerins, qu’elle est responsable de "son église " depuis 35ans et qu’elle fait le catéchisme aux enfants…Bravo Madame. A 16h Colette l’accueillante nous le gîte dans un ancien presbytère ou j’ai le choix d’ une chambre seul ; Je "courre "  à la pharmacie après la douche pour acheter des coussinets avec renforts en gélatine qui devraient soulager la pression de la chaussure, rentre et causette avec Colette et les 2 pèlerins qui demain feront 3 étapes en une... normal ils sont à vélo. Dès 7h popote ensemble dans la petite cuisine avec le « tiré du sac » et au lit après un peu d’écriture pour narrer la journée.

Etape 26 :  Ste Foy la Grande – Pellegrue ( 4 juin 20kms )  temps beau

Le + : les vignes…du seigneur en Gironde

Etape plus courte prévue ce jour avec un départ dans le matin calme à 7h par le port de Ste FOY qui était jusqu’au siècle dernier un port de commerce du bois et des vins vers Bordeaux, ( beau livre de Christian Signol : la Rivière Espérance) ; J’arrive dans le département de la Gironde à St ANDRE et APPELLES pour bifurquer et prendre un chemin grimpant qui me fait déboucher à son sommet sur une immense étendue de vignes ! Ouah…Superbe et bien ordonnés ces nombreux rangs de cépages Merlot, Sauvignon, Cabernet qui me font traverser un petit village et m’arrêter signer, comme tous les pèlerins qui passent ici, le livre d’or d’une gentille mamie qui est heureuse de pouvoir discuter un moment en me tamponnant mon feuillet de route d’un gros cachet à son nom Yvette Laborie Le petit Montet ; C’est aussi cela le chemin...Je suis rattrapé par les grands compas de l‘ami Bernard avec qui je fais un bout du chemin par les petites routes sinueuses en prenant quelques photos en traversant Les LEVES et son église au clocher - mur  qui domine les immenses cuves à vins en inox d’une coopérative de vignerons du Bordelais. Bientôt en vue sur les hauteurs, PELLEGRUE, son centre ville rénové et décoré pour la venue du groupe TRI YAN (c’est la fête de la musique) et son église où je casse la croûte sur un banc extérieur avant l’ouverture de l’OT pour la clé du gîte, bien propre, mais bruyant sur une route passagère avec feu rouge sous la fenêtre...Brrr. Après les taches ménagères quelques courses au supermarché où je rencontre le grand Eugène qui vient au gîte... alors bienvenue, je ne serais pas seul…nous serons 2 gros ronfleurs.

Etape 27 : Pellegrue – La Réole ( 5 juin 25kms )  temps beau

Le + : la séance kiné

Comme prévu…mauvaise nuit…pas à cause d'Eugène mais de la musique, des bruits constants de jeunes fêtards, despétards etc…enfin il faut que jeunesse se passe; En plus ce matin il pleut quand je me mets en route sur les petits chemins mal balisé comme toutes les étapes en Gironde avec pour explication qui m’a été donné : balisage de l’Association Jacquaire détourné par le Conseil général pour faire visiter les vignes et les châteaux Bordelais! Peut être…Tiens à St Ferme je rencontre l’ami Bernard dans la boulangerie locale, nous faisons 3kms ensemble et me laisse l’adresse du gîte pour ce soir; Je n’ai pas trop de soucis de pied aujourd’hui, les kms s’enchaînent, les petits villages aussi, un petit creux à l'estomac me vient, chouette un coin avec table et fontaine à eau me tend les bras pour le combler. Un peu de repos et à 14h30 j’entre par la rue principale dans le vieux centre ville pavé de la Réole en me faisant interpeller par un homme en blouse blanche qui fumait sa cigarette qui n’est autre que l’ami kiné de Nicolas le docteur premier pèlerin à vélo que j’ai connu à Quinc

après une bonne nuit dans un grand lit de 160 jusqu’à l’entrée du Pont du Rouergue datant de 1934  enjambant la Garonne, je prends la D12 en direction d’AUROS sous un petit crachin qui va n’être que le début d’une « sale » journée continuellement sous une pluie torrentielle. Pas le temps d’admirer le paysage, pas le temps non plu de « sauver » mon portable, rien, rien ne sera tenu au sec ! Je prends la décision de continuer coûte que coûte, pendant ces 6h de route jusqu’à Bazas à très bonne allure que ma jambe a bien supportée…peut être où surement grâce au massage du kiné. Une seule chose m’importe, c’ést d’être avant 13hà l’OT pour être au sec au refuge pèlerin municipal avant 15h. Ouf…dégoulinant de partout, j’y suis, bien accueilli et rapidement me voilà sous la douche. Le gîte est froid et petit, réfugié dans l’ancienne école de filles pour les 4 pèlerins que nous seront ce soir avec Jacques, Eugène et Gustave sous nos « fringues étalées » qui auront du mal à sécher…tout comme nos chaussures d’ailleurs ! Mais bon cela me convient bien. Vers 16h30 le soleil se lève alors petit tour dans la ville qui se débarrasse de ses commerçants ambulants, c’était le jour la foire grasse annuelle de Bazas…et d’un mariage dans la belle cathédrale St Jean-Baptiste de Bazas…

Etape 29 : Bazas – Captieux le Billon ( 7 juin 26kms )  temps beau

Le + ou le - : la cabane au fonddes bois

Ce matin je décide de rallonger cette étape Bazas-Capieux de 7kms qui entre dans le département des Landes pour écourter la prochaine de 33kms ; Le temps à l’air de s’arranger, j’en profite pour sécher mes affaires en les étalant sur le sac à dos et prends la D932 pendant 6kms jusqu’à Bernos-Beaulac où je demande à remplir ma gourde ce que fait une gentille dame sur le pas de sa porte qui m’invite même à boire un café et me donne des sucres en partant…Merci petite dame…elle aussi m’a avouée avoir voulue faire ce chemin ! Un conseil à tous... vous avez envie...faites le...c'est une expérience unique à vivre. J' arrive à l'Ecureuil, porte des hautes Landes, ça sent le sapin, la résine et je constate sur place les gros dégâts de la tempête dernière ; Je fais des courses pour ce soir et repars sur un long et droit tronçon forestier sablonneux souvent jonché de troncs d’arbres et m’arrête casser la croûte au milieu de nulle part et en route pour le final toujours sur ce long chemin qui m’amène à l’intersection de Billon à 15h dans ce refuge qui me fais penser…à une cabane au fond des bois. M.Mme Tresseras, les propriètaires accueillants, personnes âgées de 85ans nées ici, m’accueillent avec un verre d’eau mentholé et me conduisent à "ma chambre" très spartiate, murs bruts, moquette sans âge mais avec apparemment un bon lit à côté de 2 autres chambres semblables sur le même palier donnant sur une salle d’eau, w.c et un  débarras qui porte bien son nom. En soirée, aidé de la mamie qui me conseille pour cuire mes pâtes je partage le repas avec Jacques, Gustave et un couple de Belges (200000kms à vélo dans plusieurs pays et îles) qui viennent d’arriver.

Etape 30 : Captieux le Billon – Roquefort ( 8 juin 28kms )  temps gris

Le + : le gîte et son cadre

Surprise ce matin au réveil, le temps est gris et pluvieux et mamie est déjà à la cuisine pour la préparation d’un bon petit déjeuner et pour nous accompagner avec Jacques pour reprendre à 7h le vrai chemin sans Gustave qui a choisi de faire une petite étape. Il pleut…je choisi la route car il n’est pas facile de lire le guide sous la pluie, tandis que Jacques lui...le chemin, et parce qu’aussi je commence à trouver les Landes, belles certes, mais lassantes, tout comme cette route avec les voitures et gros camions qui charrient la terre de la future autoroute Langon-Pau. A mi- parcours, le temps devenant meilleur, je prends  un chemin coupe feu qui m’emmène directement à Roquefort ,content  de ma performance, à…12h15. Je rentre en longeant un cours d’eau dans le centre ville de Roquefort des landes; 18h j' aperçois le café de la paix, son propriétaire me confie la clé du gîte situé en surplomb de la rivière…jolie carte postale. A table pour un en cas et je vois arriver Jacques pas très heureux car il vient de manger au café de la paix…une pizza congelée ; Nous seront donc 2 ce soir dans ce gîte bien situé, propre, fonctionnel et calme.

Etape 31 : Roquefort – Mont de Marsan ( 9 juin 29kms ) temps moyen

Le + : les soins de la bénévole infirmière

Départ tranquille ce matin vers 7h par un temps moyen à travers la forêt landaise puis en traversant le joli village de Corbleu ; Je poursuis, passe un coup de fil pour l’anniversaire de mon fils et discute avec un quidam qui me souhaite bon courage et traînant un peu Jacques me rattrape mais je le reverrai au gîte ce soir pour une dernière fois car il sera demain à Hagetmau et moi à St Sever ...chacun son chemin…Salut l’ami. Km 12 je suis de nouveau sur la grande départementale et le resterai jusqu'à Mont de Marsan (ville préfecture de 35000h située à 100kms des plages et à 150 des montagnes), avec une portion de 5kms dans la zone commerciale ce qui me permet de m’abriter à l’hyper Carrefour tellement il pleut avant d’arriver au Refuge pèlerin de la voie de Vèzelay où je trouve Jacques déjà douché, qui s’apprête à partir à la laverie; Il est 13h30, fatigué mais content, le refuge est propre, confortable, en centre ville avec une chambre seul pour me reposer car ma jambe droite me titille tout comme l’orteil pour lequel l’hospitalière qui est infirmière me donne un pansement pour demain matin. Repas en commun après quelques courses et un petit tour de ville, mon courrier et un coup d’œil sur l’étape de demain en m’apercevant que je serais dans 7 jours à SJPP. Le but est proche et je ne regrette rien …bien au contraire

Etape 32 : Mont de Marsan – St Sever ( 10 juin 21kms ) temps Beau

Le - : l’austérité du lieu monastique

Petite étape…alors départ plus tardif en n’oubliant pas de rendre la clé du refuge et en route pour St Sever 64…attention de prononcer St Sevé surtout, avec un temps qui devient chaud et un beau chemin pour arriver au km 10 à St Christau avec son église qui comme beaucoup en Gironde se distingue par un clocher-mur, puis St Eulalie que je ne verrai pas car le chemin(cause tempête et travaux) est détourné mais j’arrive par un petit chemin super raide et caillouteux alors que je ne m’y attendais pas du tout sur le parvis de l’abbaye des Bénédictines de St Sever, monument classé par l’UNESCO. Petite mais dure finalement cette étape ! J’arrive à l’OT à 12h30 , prends la clé, fais tamponner la créanciale et me dirige vers le gîte dans le cloître des Jacobins Dominicains fondé en 1280…par Eléonore de Castille épouse d’Edouard 1er roi d’Angleterre…Ouf. Je traverse une grande pièce voûtée avec pour mobilier une immense table de 20m de long et ses 2 bancs, monte un escalier tournant et craquant de partout et trouve enfin la chambre des pèlerins qui se situe dans une aile du couvent au bout d’un long…long couloir. Là…grande pièce, haute de plafond avec au sol de la tomette rouge donnant sur une petite place avec 4 lits dépareillés avec coin toilettes et douche. Austère tout cela mais gratuit donc à connaître pour une nuitée; Je m’installe, il est 16h je vais faire un tour et des courses ; Je mange seul (avec une bouteille de Bordeaux) sur la grande table monastère de 20 m de long et vais me coucher…il est 20h !

Etape 33 : St Sever – Hagetmau ( 11 juin 18kms ) temps Beau

Le +/- : la tente et le lit de camp

7h30…Départ de la deuxième plus petite étape du chemin après Gargilesse en tâtonnant pour trouver le balisage vers le pays de Gascogne avec un temps incertain dans un décors de chemins escarpés, vallonnés, verts et grimpants qui change des Landes en traversant au contraire des hameaux et petits villages bien entretenus. Kms 5 je fais remplir ma gourde dans un ancien moulin, km 8 traversée du village d’Audignon puis celui d’Horsarrieu  (visite de l’église) entre croix et calvaires qui symbolisent bien le chemin de Compostelle et sans forcer vers 11h45 j’entre à l’OT pour clé du gîte qui se trouve dans le camping de la Cité Verte…sous une tente ! Encore un souvenir de plus ! Une tente type américaine, des lits de camps, une table et 4 chaise de jardins à l’extérieur qui m’attend pour l’encas de midi, le tout situé à coté d’un bloc sanitaire…heureusement le temps s’est bien arrangé ! Tour de la ville d’Hagetmau, (4500h, Capitale de la chaise et du canapé !), après le rituel,  pour une visite des principaux bâtiments, infrastructures, commerces et restaurants …et ses incontournables produits locaux : Volailles de Chalosse, fois gras ainsi que ses vaches landaises et ses bandas…Il doit faire bon y vivre ici ! Pour tuer le temps je regarde jouer des boulistes et rentre manger avant le coucher pour une nuit …très certainement difficile, lit de camp, le bruit d’une cascade, froideur du lieu donc réveillé à 3h30, sorti de mon couchage une demie heure plus tard et départ dans la nuit noire à 5h à l’aide des lampadaires sous un ciel très chargé.

Etape 34 : Hagetmau – Orthez ( 12 juin 26kms ) temps très Beau

Le + : Orthez, son centre ville et la Moutète

Parti de bon matin ce qui fait qu’à 7h je suis déjà au km 10 à Argelos en ayant vu et observé 2 chevreuils, 2 ragondins et une loutre en continuant d’un bon pas et passé ensuite Sault de Navaille où je m’assoie sur le petit muret d’une usine à jambon de Bayonne pour soigner mon orteil qui commence à m’échauffer et demander le l’eau ; Après un encas, je récupère le chemin, en suivant une petite route boisée qui me conduit à Salles pisses (quel nom !), commence à rentrer dans les faubourgs d’Orthez, m’arrête à la première pharmacie car je suis convaincu d’avoir le commencement d’un durillon ou un cor…au petit doigt de pied et non…de chasse;  pas drôle n’est ce pas ! 14h j’arrive place de l’église St Pierre j’y entre jeter un œil à la statue de St Jacques, casse une petite croûte et va chercher la clé du refuge dénommé Hotel de la Lune où je me sens tout de suite comme chez moi, c’est bien agencé, calme, en centre ville dans ce beau bâtiment en vielles pierres avec une tour du 11ème siècle. Petit tour en ville après D.L.E*, Orthez est une jolie ville médiévale, la chaleur aujourd’hui y est caniculaire, je prends des photos du vieux pont d’Orthez sur le Gave, de la Tour monacale, du jardin public avec sa belle gloriette, du théâtre et de son centre culturel dans ce qui fut hier le célèbre marché couvert de la Moutète qui a contribué à enrichir le palmarès du club de basket de l’Elan-Béarnais. 18h visite et causette avec l’hospitalier qui m’annonce que je serais seul ce soir au gîte et préparation de mon repas.

Etape 35 : Orthez – Sauveterre de Béarn ( 13 juin 24kms ) temps Très  Beau

Le + : le calme du paysage en Béarn

Bonne nuit dans ce « château hanté » (ce n’était que des pigeons), déjeuner et préparation des pieds du marcheur pour cette belle étape Pyrénéenne au départ d’Orthez (700m). Je longe le Gave de Pau par les petites ruelles, passe sous l’autoroute Pau/Bayonne puis devant une belle borne Jacquaire pour arriver à St Suzanne et au km12 L’hôpital d’Orion avec sa belle église et son pèlerin statufié où je prends un en cas et rempli ma gourde au cimetière. Je commence presque à regretter de voir le bout de mon chemin tellement le paysage est beau dans ce département au travail avec ses tracteurs dans les champs au pied de la montagne pour les foins et moi sur un chemin de crête avec une vue sur des kms de montagne … fa…bu…leux ! Midi, arrêt casse croûte, sieste et en route pour Sauveterre de Béarn, beau village de 1600h et son beau patrimoine dominant le Gave d’Oléron par le pont pour arriver (pas de gîte à Sauveterre) à Guinarthe-Parentie chez mon accueillante en demie pension, dans une ancienne ferme bien  restaurée qui est en pleine préparation de la communion de sa fille le lendemain. Ses beaux parents étant partis le logement attenant sert de gîte avec chambre, coin cuisine, sdb et w.c le tout propre et fonctionnel…tout comme chez soit ! Brin de causette puis D.L.E, un peu de repos avant le repas du soir qui m’est servi vers 19h (pas trop copieux…dommage) mais un bon lit m’attend…alors j’en profite.  

Etape 36 : Sauveterre de Béarn – Ostabat ( 14 juin 26kms ) temps gris

Le +/- : les sublimes Pyrénées…la fin du chemin !

Un super paysage m’attend aujourd’hui paraît il…tant mieux cela compensera mon cor, la chaleur moite et le temps pluvieux qui m’oblige à capuchonner jusqu'à St Palais. Ouah…le changement est radical après le Béarn que je viens de quitter…je rentre dans le pays Basque…cela se voit bien ! D’abord avec la borne frontière de Paussassac puis sur les panneaux indicateurs (Basque d’abord et Français ensuite) à la couleur rouge Basque des maisons et aussi à son magnifique paysage à couper le souffle. 10h je suis à St Palais, détour à la boulangerie et deuxième partie de cette belle étape qui sera faite de montées et descentes successives avec en passant devant une maison un petit coucou d’une mamie à sa fenêtre avant d’attaquer la longue montée…quelle montée…conduisant à la petite chapelle de Soyarce, sa stèle et sa borne Jacquaire perchées au sommet…Quel cadre ! c’est magnifique avec en prime le vol des aigles; Plusieurs pèlerins et randonneurs (c’est dimanche) se reposent  en contemplant ce paysage tout comme moi en essayant de repéré au loin le village d’Ostabat à 5kms. La longue descente vers ce village est plus difficile avec un chemin pierreux et moins jolie car en sous bois pour enfin arriver tout en haut du village vers 13h et pour m’entendre dire que le refuge pèlerin de la maison ANETEI se trouve en bas et qu’effectivement je suis passé devant sans la voire ! J’y entre…c’est rustique avec 3 chambres, je choisi la plus petite en haut et descend casser une petite croûte avec les restes de mon sac puis part reconnaître le village et l’orgue de sa superbe petite église et l’unique bar qui fait épicerie et restaurant pour ce soir. Rassuré je redescends au gîte et suis attendu par le propriétaire et une dizaine de pèlerins pour tamponner la créanciale, régler le gîte avec en prime l’apéritif local, Moscatel et Porto, offert par le sympathique accueillant M. Etchepareborde. Belle journée avec au compteur 861kms.

Etape 37 : Ostabat - St Jean Pied de Port ( 15 juin 26kms ) temps beau

Le + : la joie de passer la Porte St Jean

Le final… 5h45…descente à la cuisine pour un coup de café, préparer mes pieds et m’apercevoir que les jeunes Australiens, Japonais et Canadiens étaient déjà partis ; Le cœur léger j’accroche le sac au dos pour cette ultime étape, sans oublier mon fidèle bâton, et tâtonne pour trouver les balises du chemin avec un temps gris et une petite pluie qui commence…donc ce sera pour l’instant la route pour éviter la boue du chemin…en attendant le soleil. Les kms défilent, mon cor me fait toujours aussi mal, heureusement un coup déchaussé plus rien…alors je fais avec en m’arrêtant au km 10 à Garmathe pour remettre une protection dans la chaussure et manger petits gâteaux et banane. En vue St Jean le Vieux…l’arrivée est pour bientôt je me dis que j’ai bien marché mais un mélange de sentiments mélant restriction et satisfaction m'envahie : Restriction de ne pouvoir continuer en Espagne et satisfaction d’avoir réussis le parcours prévu. Tout cela m’amène au km 20 à la Magdeleine…tout d’un coup une grande émotion m’étreint la poitrine et des larmes me montent aux yeux ; C’est indéfinissable et incontrôlable! Est-ce parce que c’est fini…est ce que je suis content d’en finir…je ne sais pas et arrive à la fameuse porte St Jacques le final de cette voie de Vèzelay qui restera gravée dans ma mémoire. Le retour sera très long 13 heures de car et train pour atteindre la gare de la Souterraine où ma petite femme m’accueille tendrement.

*DLE :E = douche, L = lessive, E = écrits.

Conclusion

Voilà… comment avec mes jambes et mon cœur je raconte mon chemin parcouru, avec des mots simples, sur cette belle Voie de Vèzelay . Depuis j’ai continué à marcher sur d’autres voies en France et en Espagne…mais jamais je n’ai retrouvé la même envie, les mêmes sensations et la même plénitude que sur celle-ci.

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